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Le mythe du Q.I.

Aujourd'hui encore on détermine les aptitudes d'un élève en évaluant son QI, quotient intellectuel. Autrefois on qualifiait certains enfants de "surdoués", nous disons maintenant "enfants intellectuellement précoces" ou à "haut potentiel".

 

Catherine Demoulin, psychologue, spécialisée en neuropsychologie publie un article "Le Haut Potentiel d'un point de vue scientifique" en novembre 2017. Elle explique la nature de ces tests :

Les échelles d’intelligence de Wechsler (actuellement, WISC-V pour les enfants, WAIS-IV pour les adultes) sont les tests les plus utilisés pour estimer le fonctionnement intellectuel. Concrètement, elles sont composées de plusieurs épreuves évaluant spécifiquement différents domaines. Ainsi, dans la WISC-V, le cinq domaines sont : la compréhension verbale, le raisonnement non-verbal, le traitement visuo-spatial, la vitesse de traitement et la mémoire de travail. 

Pour parler de HP, on s’accorde généralement pour dire que le QI doit s’écarter significativement de la norme de 100. Le seuil de 130 est donc généralement celui à partir duquel on parle de haut potentiel (il correspond à environ 2,2 % de personnes), mais le seuil de 125 est parfois choisi.

 

Les résultats de ces tests sont-ils vraiment fiables ? Elle poursuit en relativisant :

Ainsi, une personne peut sous-performer aux tests pour diverses raisons: stress, manque de motivation, environnement défavorisé, fatigue, lenteur, dépression, trouble de l’attention, du langage ou des fonctions visuo-spatiales ou encore du fait qu’elle n’a pas été testée dans sa langue maternelle. Autant de facteurs qui peuvent entraver les capacités réelles. Une personne peut aussi surperformer si elle a déjà passé les mêmes épreuves récemment ou si elle s’y est entraînée. Enfin, il peut aussi avoir une légère variabilité selon le psychologue qui fait passer le bilan.

 

Le magazine Science et Vie du 21 février 2018 va beaucoup plus loin dans le doute :

L'intelligence est tellement difficile à évaluer qu'on a inventé le Q.I. pour la mesurer. Cette blague résume bien le paradoxe du quotient intellectuel : il quantife ce qui, au vrai, ne peut l'être. Parce que l'intelligence est tissée de tellement de facultés cérébrales subtiles et complexes qu'il est tout bonnement impossible de l'étalonner sur une seule échelle.

D'ailleurs, les tests de Q.I. ne s'y trompent pas : ils mesurent le quotient "intellectuel" et non le quotient "de l'intelligence". Ce qui ne les empêche pas de servir d'outil pour l'orientation scolaire des élèves, pour poser un diagnostic médical (dans le cas d'un Alzheimer), voire pour recruter un salarié.

Je vous invite à visionner la vidéo suivante, prenez votre temps elle est un peu longue, 52 minutes, c'est un documentaire[1] diffusé sur France 5 le 22 août 2011. Vous serez sans doute surpris de découvrir l'origine de ce calcul et l'idéologie qu'il a généré : l'eugénisme.

 

[1] http://www.dailymotion.com/video/xkozps_docu-france5-qi-histoire-d-une-imposture-lun-22-aout-2011_tv

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© 2016 par B. Mermoz. Créé avec Wix.com

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